La couleur en peinture

Quand on utilise de la peinture ou du pastel, on va choisir une certaine gamme de couleurs (chaudes ou froides, contrastées ou proches, vives ou atténuées...) pour obtenir l'ambiance que l'on veut donner au tableau. Pour cela, il est important de les connaître (couleurs, primaires, complémentaires) de bien les choisir et de savoir réaliser des mélanges subtils pour obtenir la couleur souhaitée...

Couleurs primaires / secondaires / complémentaires

Les couleurs primaires (bleu cyan, rouge magenta, jaune primaire) sont des couleurs qu’on ne peut pas obtenir par mélange d’autres couleurs. En théorie on peut créer toutes les couleurs à partir de ces couleurs primaires, mais en réalité ce n'est pas toujours possible, et il ne faut pas oublier qu’une couleur obtenue par mélange de couleurs primaires sera toujours moins vive que la même couleur achetée en pigment pur. Par exemple, on peut obtenir un rouge assez vif en mélangeant du rouge magenta et du jaune primaire, mais il ne sera jamais aussi vif qu’un rouge de cadmium qui sort du tube.

Le cercle chromatique (voir ci-dessous) a été réalisé avec les couleurs primaires, cyan, magenta et jaune, mais il peut être intéressant d’en réaliser un autre avec d’autres tons : bleu outremer, rouge de cadmium, jaune de cadmium par exemple, de façon à visualiser des mélanges de couleurs plus complexes.

Cercle chromatiqueOn trouve au centre les couleurs primaires, et autour les couleurs secondaires qui sont obtenues par le mélange des couleurs primaires : Bleu + jaune = vert / Rouge + jaune = orange / Bleu + rouge = violet

Les couleurs complémentaires se trouvent à l’opposé dans le cercle : la complémentaire du jaune est le violet (composé des deux autres primaires, bleu et rouge), la complémentaire du bleu est le orange (jaune + rouge) et la complémentaire du rouge est le vert (jaune + bleu).

Dans une harmonie, les complémentaires vont créer un contraste très marqué. A utiliser si on souhaite créer un climat contrasté, tonique, à éviter si on préfère une atmosphère plus douce, plus feutrée.

La température de la couleur

Une couleur peut être plus ou moins chaude ou froide, c'est une notion qui est facile à comprendre. On considère comme chaudes les couleurs qui se trouvent autour de l'orange, depuis le jaune jusqu'au violet et comme froides les couleurs autour du bleu, depuis le violet jusqu'au vert.
Lorsqu’on utilise dans un tableau à la fois des couleurs chaudes et des couleurs froides, les couleurs chaudes apparaissent d’elles-mêmes au premier plan, alors que les couleurs froides ont tendance à paraître plus éloignées. C’est une caractéristique qu’on peut utiliser dans le cadre de la perspective atmosphérique.

Il faut remarquer que la notion de chaud/froid n'est pas absolue : un ton défini comme chaud peut paraître froid par rapport à un autre, Par exemple, le jaune citron est plus chaud que le vert jaune (dans lequel il y a du bleu), mais plus froid que le jaune orangé qui tend vers le rouge.
Les tons chauds vont dégager une ambiance plus dynamique, joyeuse, alors que les froids créent une ambiance plus statique et rêveuse. Le fait de modifier un ton modifie l'ambiance qui s'en dégage, Il est donc très important pour un peintre de bien comprendre ces nuances et de toujours prendre le temps de trouver la couleur exacte dont il a besoin.

Les valeurs

La valeur ne prend pas en compte la couleur mais mesure uniquement le degré de clarté ou d'assombrissement d'un ton : plus clair ou plus foncé. La valeur la plus claire est le blanc, la plus sombre le noir et entre les deux on a toutes la gamme des gris. On peut avoir par exemple un rouge et un vert qui ont exactement la même valeur (si on prend un photo en noir et blanc, on ne verra pas de différence entre les deux).

C'est une notion qui est importante quand on peint car les contrastes de valeurs jouent un rôle important dans l'ambiance du tableau.

Les bleus et les verts sont les couleurs qui ont la gamme de valeurs la plus étendue, du plus clair au plus foncé, alors que par exemple le jaune qui est déjà très clair ne pourra pas être beaucoup éclairci ni foncé sans perdre ses caractéristiques.

Quelques conseils pour constituer une palette de base

Il n'y a pas de vraie règle dans ce domaine, et certains peintres utiliseront beaucoup de couleurs alors que d'autres limiteront leur palette, mais on peut définir un idéal pour débuter : deux nuances de chaque ton primaire (bleu, jaune, rouge), quelques tons secondaires (vert, orange, violet), au moins un brun et bien entendu du noir et du blanc, ce qui pourrait donner :

  • Pour les primaires (en plus des trois primaires cyan, magenta et jaune) : un rouge vif, vermillon ou cadmium, un bleu, outremer ou cobalt, un jaune chaud, par exemple jaune cadmium.
  • Pour les tons secondaires : un vert émeraude ou vert de vessie, un orange, un violet.
  • Pour les bruns : un terre de Sienne brûlée (clair) ou un terre d'ombre brûlée (plus sombre), un ocre jaune.
  • Un noir d'ivoire et un bland de titane (couvrant).

On entend parfois dire qu'il ne faut pas utiliser de noir... Il n'y a aucune raison de s'en priver, le noir a toujours été utilisé par les artistes et permet d'obtenir des nuances qu'on ne pourrait pas avoir avec d'autres couleurs.

Quelques mélanges plus subtils

Quand on débute la peinture, on a souvent en tête des idées toutes faites sur les couleurs (le ciel est bleu, l'herbe est verte, la neige est blanche...). Oubliez tous vos principes et regardez autour de vous, vous verrez que les choses ne sont pas si simples. Tous les éléments que vous allez peindre ont des couleurs beaucoup plus nuancées, qui varient en fonction de la lumière, du moment de la journée, et toutes les couleurs que vous allez utiliser dans votre tableau vont également interagir entre elles et il est important d'en tenir compte.

Pour peindre un ciel, avant de vous précipiter sur vos tubes de bleu et de blanc, réfléchissez bien, ce qui compte le plus, ce n'est pas d'avoir une représentation conventionnelle mais plutôt l'harmonie générale du tableau. Et si voulez vraiment un ciel bleu, vous pouvez le moduler, c'est à dire partir d'un bleu et y ajouter d'autres nuances de bleu, mais aussi un peu de vert ou de violet, ou bien utiliser un ton rompu, c'est à dire mélangé avec des nuances opposées (brun, orangé, terre de Sienne) qui vous donneront une couleur plus subtile et plus personnelle.

Ce qui est dit du bleu du ciel est également applicable à tous les sujets qui entrent dans une composition. Voici quelques idées de mélanges qui vont plus loin que les mélanges "primaires" :

  • On peut obtenir un beau violet avec du noir et du rouge carmin (on peut l'éclaircir avec du blanc),
  • Pour la couleur orange, souvent un peu violente, on peut utilisr un ocre orangé,
  • Pour un beau gris, plutôt que d'utlliser du noir et du blanc, on peut mélanger du bleu outremer et du terre de Sienne,
  • Pour de plus belles nuances, on peut souvent remplacer le noir pour foncer une couleur par du terre d'ombre brûlée ou du sépia,
  • Pour éclaircir un ton, on croit toujours qu'il faut utiliser du blanc mais le blanc a tendance à affadir la couleur et à lui donner un aspect un peu platreux. On peut le remplacer par n'importe quelle couleur plus claire que celle qu'on veut éclaircir, tout en sachant bien sûr que cela modifiera la couleur. Le jaune de Naples est très utile pour éclaircir une couleur en la nuançant sans trop la modifier.

N'oubliez pas : le choix de vos couleurs fait partie de votre style ! Laissez-vous guider par vos sensations, chaque couleur a sa propre vibration, et chacun la ressent de façon différente, donc faites des essais et ne vous interdisez rien !

La synthèse additive et la synthèse soustractive

Ce petit paragraphe a pour but pour clarifier un point : parfois on entend dire que le mélange de toutes les couleurs donne la couleur blanche. Toutes les personnes qui ont déjà manipulé de la peinture savent bien que le mélange de toutes les couleurs donnerait plutôt une sorte de marron noir... Alors, qui a raison ?

Les deux ont raison, car ce sont deux sujets différents : dans un cas, on parle de la lumière blanche du soleil, qui contient toutes les couleurs comprises dans le "spectre" lumineux à savoir sept nuances (les couleurs de l’arc en ciel). L'addition de toutes ces couleurs donne le blanc (la lumière du soleil), c'est pourquoi on parle de synthèse "additive". En peinture, on procède au contraire par soustraction : si une zone apparait rouge, c’est parce que le pigment contenu dans la peinture soustrait de la lumière du soleil toutes les autres couleurs, c'est pourquoi on parle de synthèse "soustractive".

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Date de dernière mise à jour : 27/03/2023

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